Avec la réouverture des magasins et la reprise de l'activité, les commerçants ne doivent pas rater l'opportunité d'écouler les marchandises qui ne se sont pas vendues pendant le confinement.
Après deux mois de confinement, la reprise du shopping en magasin était attendue par les consommateurs. Pour les retailers, le redémarrage de l'activité est un soulagement autant qu'un défi : si le digital connaît son heure de gloire, la préoccupation des professionnels est d'écouler leurs stocks présents en boutique depuis plusieurs semaines. "Il en va de la survie des retailers, lâche Brice Ohayon, fondateur et CEO de Wshop, solution de commerce digital unifié. Ces derniers doivent prioritairement se concentrer sur leur commerce et leur surstock avant même de penser à leur transformation digitale qui reste une longue entreprise." Même discours chez Wynd, spécialisé dans la logistique et l'encaissement omnicanal. "Actuellement, même si nous vivons une période très floue, le sujet pour les retailers, c'est de proposer les bonnes promotions sur les bons articles pour attirer les clients et écouler rapidement leur stock", résume Ismael Ould, fondateur et CEO de Wynd.
Les stratégies pour écouler ses stocks seront différentes en fonction de la péremption ou non des produits. Dans la mode, les magasins se retrouvent avec quantités de vêtements alors que les collections d'été s'apprêtent à être lancées. "Les soldes pourront être l'occasion de déstocker et récupérer du cash pour aller de l'avant mais certains retailers pourront décider de conserver leurs prix pour préserver leurs marges sur les produits intemporels et s'assurer une certaine rentabilité", analyse Ismael Ould, CEO de Wynd. Chez Proximis, spécialiste du commerce unifié, on observe que "le ship from store est plébiscité notamment dans la mode où les produits sont souvent périssables. A l'heure actuelle, les collections printemps doivent être vendues en priorité", indique Eric Voltzenlogel, VP ingénierie des ventes et marketing produit.
L'enseigne de mode Jonak, dont l'activité rayonne à travers 90 boutiques et un site e-commerce, travaille sur la question des stocks depuis la fermeture des magasins en mars. Même si les promotions ne font pas partie de ses pratiques habituelles, l'enseigne a dû revoir ses habitudes. "Le fait que tout le monde s'y mette nous a obligé à suivre le mouvement, convient Lisa Nakam, directrice générale associée. Nous avons mené une opération commerciale le weekend du 16 mai et nous avons réitéré des ventes privées début juin." Difficile de se passer des promotions pour les articles périssables : "Cela représente un coût de stocker des produits sur la durée alors que la fenêtre de vente est déjà passée. Mais la démarque reste une stratégie à court terme", souligne le fondateur de Wynd.
"Les déstockeurs digitaux se sont mobilisés pour récupérer les stocks des retailers et les vendre sur leur plateforme. C'est une solution que l'on recommande à nos clients retailers", soutient Brice Ohayon, fondateur de Wshop. Les plateformes Modz, Showroomprivé, BazarChic, ou encore Veepee garantissent aux clients des prix cassés sur les articles déstockés par les retailers. "Grâce au déstockage, nous vendons directement des gros volumes avec les démarques et cela nous apporte de la trésorerie", complète Lisa Nakam.
La crise met en lumière la nécessité d'unifier les stocks entre les points de vente, le site Internet et les entrepôts pour faciliter son écoulement. "Avec la crise, les retailers ne savent plus comment allouer leurs produits sur leurs différents points de vente car personne ne peut savoir comment les consommateurs vont se comporter vis-à-vis du web et des boutiques à l'avenir", explique Ismael Ould. Chez Wynd, les retailers sont sensibilisés à cartographier l'intégralité des stocks, à les classifier puis à les exposer dans l'ensemble du réseau. Un moyen de rendre le stock disponible partout, en ligne et en boutique, pour ne manquer aucune vente. "Une crise est un phénomène d'accélération dans le bon ou le mauvais sens selon la manière dont on la perçoit. Les professionnels sont désireux d'aller plus loin sur les projets digitaux lourds et veulent s'équiper avec des outils plus rationnels pour vendre leurs produits", assure Brice Ohayon. Chez Jonak, le chantier de la transformation digitale était déjà en cours avant la crise grâce à la collaboration des équipes de Wshop. "L'omnicanalité est un objectif et je pense que ce projet doit être prioritaire pour les retailers, insiste Lisa Nakam. Mais cela prend du temps car nous y travaillons depuis plus de six mois. Grâce à l'unification des stocks, nous allons sauver notre saison estivale et écouler nos produits dans de bonnes conditions".
Pour rappel, Wynd, fondé en 2014 par Ismaël Ould, est l’éditeur de la plateforme omnicanale permettant de gérer l’encaissement, l’orchestration et la préparation de commandes de manière unifiée dans les mondes physiques et digitaux (OMS, PIM, Paiement, Picking, Booking, Stock Management, Self-Checkout, Tablette vendeur). La société emploie plus de 300 experts. Une centaine de marques dans 18 pays lui font confiance. Société en hyper-croissance, Anycommerce by ChapsVision figure également au Next40, indice du gouvernement français référençant les 40 entreprises technologiques les plus importantes en France. Plus d'information sur notre site internet.